• Saint-Pierre et Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre et Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre et Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Arctica Islandica. Saint-Pierre-et-Miquelon. Septembre 2017.

    ©Benjamin Deroche

  • Arctica Islandica. Saint-Pierre-et-Miquelon. Septembre 2017.

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, septembre 2017

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

  • Saint-Pierre-et-Miquelon, juillet 2018

    ©Benjamin Deroche

Benjamin Deroche en résidence à Saint-Pierre et Miquelon

The Climate project ou Arctica Islandica, témoin précieux de notre climat

En tant que chercheur au sein du laboratoire universitaire international BEBEST (Benthic Biodiversity Ecology, Sciences and Technologies ; INEE/CNRS), j’effectue des missions dans le cadre de projets Art et Science. Fort d’une vision interdisciplinaire autour de la recherche et de la création, BEBEST m’a permis de produire une première création autour du territoire insulaire de St Pierre et Miquelon.


MISSIONS à SAINT-PIERRE ET MIQUELON

Septembre 2017
Juillet 2018

Projet en collaboration avec le laboratoire BEBEST, le Museum d’Histoire naturelle et le CNRS.

Il s’agit d’une expérimentation créative à partir de liens établis entre Art et Sciences. L’artiste travaille comme un membre de la mission scientifique et produit une recherche dans son champ disciplinaire au même titre que les chercheurs.
En août 2017 et juillet 2018, j’ai suivi l’équipe du laboratoire BEBEST à St Pierre et Miquelon dans le cadre d’opérations de plongées avec installation de matériel et prélèvements biologiques au sein de cet écosystème marin.
Mon travail de photographe s’est déroulé sur deux axes. Tout d’abord, le suivi opérationnel des scientifiques dans les phases de préparation, de réflexions et de plongée. L’important ici en tant que photographe étant d’apporter un point de vue sur l’objet de leur recherche et permettre de laisser une trace iconographique de la mission. Dans une seconde phase de travail j’ai photographié le paysage et procédé à mes installations à travers de micro expéditions dans les espaces naturels de l’île.
J’ai choisi de travailler de plusieurs manières et avec des appareils photographiques très différents pour marquer les différentes approches. Je vois cette production comme une sorte d’enquête autour du paysage et des pratiques scientifiques notamment autour de l’analyse de l’impact du réchauffement climatique sur la vie benthique.

La mission s’est également orientée sur une part de médiation auprès du public avec un Workshop organisé au sein du musée de l’Arche. En thématisant autour de plusieurs approches paysagères, un groupe de travail a été formé pour produire des photographies autour du territoire.

Cette mission a été financée par la DCSTEP de Saint-Pierre-et-Miquelon et par BEBEST dont les soutiens solides ont permis de produire dans de très bonnes conditions.
La coordination du projet a été piloté par Fovearts qui en assure la production, diffusion et la représentation auprès des réseaux Art et Science et auprès des institutions soutenant la mission.

https://www.benjaminderoche.net/climate-project/
 
Par Laurent Chauvaud. Biogéochimiste, Ecologue et plongeur scientifique, CNRS.

 
" Plusieurs fonctions dans une histoire.
 
La coquille Saint-Jacques a été récoltée par l’homme à différentes fins et depuis le Paléolithique nous l’avons utilisée comme parures, outils, symboles, nourriture et enfin outils scientifiques. Ces variations d’usage nous apprennent qu’il nous faut donc considérer une espèce pour les diverses fonctions qu’elle propose potentiellement et la nature pour les multiples interprétations qu’elle offre aux regards. Là où vous voyez une espèce animale qui se mange, il y a un socio-écosystème qui l’entoure, un monde, alors pourquoi ne pas explorer plusieurs univers et mettre les yeux là où aucun scientifique ne peut voir ?

À Saint-Pierre-et-Miquelon, où Basques, Bretons et Normands savent ce que veut dire la « pêche fragile », nos yeux se sont posés sur Arctica islandica, un animal vivant cinq cents ans. Sa valeur provient des utilisations qu’elle offre pour la science. Nous avons scruté sa croissance. Le squelette de l’animal est devenu sa propre archive. Il est devenu instrument : un thermomètre qui enregistre ses mesures, et qui mémorise les variations du Gulf Stream et du courant du Labrador au nord-ouest de l’océan Atlantique. Les sédiments marins de Saint-Pierre-et-Miquelon ont donc une valeur qui n’est pas liée au goût des protéines animales.
 
Benjamin Deroche a rejoint notre mission à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2017. Ensemble, sur ce territoire insulaire, nous avons tenté de faire, d’Arctica islandica (palourde noire) un outil scientifique, une sentinelle et un symbole. L’animal, fossile en Bretagne, représente ici un passé glaciaire. A Saint-Pierre-et-Miquelon, si l’eau se réchauffe un peu trop, il subira le même sort. Ce coquillage est en sursis. 
Les photographies de Benjamin Deroche sont devenues des témoignages de ces changements, de cette étude, et de notre approche entre art et science. Son travail visuel fait un pas de côté et devient un outil de persuasion pour le grand public tant le personnage et ses images illustrent comment nous pouvons, en art comme en science, être créatifs et constructifs dès que nous attribuons à nos travaux plusieurs fonctions, plusieurs visions et plusieurs logiques. Au milieu de l’équipe scientifique, Benjamin, fait son travail de photographe et regarde la nature, lui surimpose des parures qui lui sont prélevées mais également des symboles. Benjamin, en accord avec tous nos travaux de recherche, propose ici des images d’une nature jamais loin des hommes, une nature jamais complétement comprise, souvent sublimée et presque toujours orthogonale au sens commun. Ses images nous préparent à l’avenir d’une mer en mutation qu’il faudra de surcroit voir comme une interprétation, une illusion, une utilisation brutale et une adoration d’un monde qui change. 
La nature n’est pas plus paysage que gros plan. Les mollusques et leurs spirales ont disparu pour laisser place à de fragiles instants, à des animaux qui grandissent en archivant dans leurs squelettes notre manque d’empathie. La recherche reste un bricolage et c’est bien. Devant ce littoral et ces agitations scientifiques les anciens de Saint-Pierre-et-Miquelon sourient de leur passé d’une pêche abondante et de leur confiance devant leurs mains en creux pleines. Les biologistes plongent, dans le doute et la recherche, à travers la buée de leur masque. Les paysages ne sont pas ce que vous croyez. L’énergie du photographe bâtisseur est dans chaque image. L’archipel des pêcheurs devient une construction complexe entre outil, mer, pêche, symbole et parure.

En quelque clichés, en quelques jours, Benjamin Deroche raconte une histoire de coquille Saint-Jacques blanche en exil au pays des palourdes noires. Il nous invite à accepter le caractère subjectif de notre analyse de la nature."

Le projet de Benjamin Deroche à Saint-Pierre et Miquelon a bénéficié du soutien de la DCSTEP (Direction de la cohésion sociale, du travail et de l’emploi et de la population de Saint-Pierre et Miquelon)