EXPOSITION - « The TEDS » de Chris Steele-Perkins /Magnum Photos

Au mitan des années soixante-dix, juste avant de rejoindre l’agence de photoreportage Magnum, Chris Steele-Perkins a mis en lumière le phénomène culturel des Teddy Boys à travers le Royaume-Uni. L’apogée du phénomène des Teds se situe dans les années cinquante. Chris Steele-Perkins était alors un enfant et chaque fois qu’il se comportait mal, son père brandissait la menace des Teds, qui passaient alors pour de terrifiants voyous. À l’orée des seventies, le mouvement connut un regain auprès d’une nouvelle génération de rejetons de la classe ouvrière qui reprirent à leur compte le look et la musique rockabilly. Chris Steele-Perkins et l’écrivain Richard Smith furent chargés par le défunt magazine New Society de couvrir cette deuxième vague mais, au fil des mois puis des années, le reportage se transforma en une étude approfondie de la jeunesse britannique
Bananes sculptées à la gomina, pantalon tuyau de poêle, veste édouardienne pour les garçons, jupe à mi-mollet, chemise à carreaux et tour de cou lacet pour les filles, les Teds, en créant leurs propres codes vestimentaires, furent les premiers à imposer un style et des modes de consommation teenagers. Ils incarnaient aussi une jeunesse en rupture de ban, se rebellant contre les attentes de leurs parents et contre la société en général, préfigurant à ce titre le mouvement punk. Chris Steele-Perkins a suivi les Teds dans les dancings, dans les pubs, sur les parkings, s’attachant à capter une forme aiguë de « sous-culture » articulée autour de l’argot des banlieues, d’une allure décapante, d’une danse endiablée – le « jive », qui comprenait des pas codifiés mais aussi des acrobaties – et de bagarres à répétition. Optant pour des cadrages ultradynamiques, osant les portraits resserrés, forçant au tirage le contraste du noir et blanc, Chris Steele-Perkins a produit des images éruptives qui donnèrent lieu à la publication, en 1979, du livre The Teds, lequel constitue, aujourd’hui encore, l’un des grands classiques britanniques de la photographie documentaire sociale.
Chris Steele-Perkins est représenté par l’agence Magnum Photos

L’exposition est présentée dans le cadre du festival de photographie PORTRAITS