« Je suis très expérimenté dans la photographie de gymnastique. Je remarque tout de suite
cette jeune roumaine extraordinaire qui passe à la poutre. Je suis le seul à la mitrailler. Je
connais l’exercice imposé par cœur. Je sais que quand la gymnaste va de dos au bout de la
poutre, c’est là qu’elle saute à l’envers et qu’en une fraction de secondes elle a la tête en bas
et les jambes en l’air. Il faut vraiment être prévenu et prêt techniquement. Les autres jeux
Olympiques m’ont appris à me tenir sur le qui-vive d’une révélation d’un pays de l’Est.
Nadia Comaneci, 14 ans triomphe. Je travaille au millième de seconde à F2 ou F2,8 avec un
téléobjectif spécial. Les autres photographes me demandent quand Nadia Comaneci
repasse. « Dans trois jours », je leur réponds d’un air triomphant. (…) J’ai le temps d’envoyer
mes originaux à Paris par avion et ces photographies font la couverture de nombreux
magazines d’actualité.  »


Raymond Depardon à propos de la prestation de Nadia Comaneci à la poutre aux Jeux olympiques de Montréal, Canada, 1976.

Deux lieux d’exposition rennais se sont associés pour présenter deux grands travaux du photographe réalisateur Raymond Depardon pendant l’été 2024.
Fovearts a co-commissarié le projet des J. O. au FRAC Bretagne et accompagné l’organisation et la réadaptation de la scénographie de l’exposition « Son œil dans ma main » au Champs Libres.
Les exposition sont à découvrir du 15 juin 2024 au 15 janvier 2025

=>Les J. O. - 1964-1980

En 1964, Raymond Depardon est depuis quatre ans salarié en tant que photographe reporter pour l’agence Dalmas. Il est alors envoyé à Tokyo pour couvrir les Jeux olympiques d’été et fait ainsi ses premiers pas de photographe de sport. Essai gagnant puisqu’il officiera finalement durant 6 olympiades, jusqu’aux Jeux de Moscou en 1980.

Lors de ces événements, le célèbre photographe apprend que, pour saisir la beauté du moment, il faut le devancer. Ainsi parvient-il à immobiliser l’exploit, la force et l’émotion extrême : le désespoir de Michel Jazy après sa défaite à l’épreuve du 5 000 m à Tokyo (1964), la joie éclatante de Colette Besson remportant le 400 m à Mexico (1968), le légendaire triplé olympique de Jean-Claude Killy à Grenoble (1968), la grâce et la perfection de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci à Montréal (1976)… des images désormais gravées dans l’histoire du sport.

Mais, porté par son expertise de grand reporter, Raymond Depardon fige d’autres instants, des faits historiques et dépassant largement le champ sportif : en 1968, il immortalise le poing levé des athlètes afro-américains à Mexico, puis en 1972, lors des Jeux olympiques de Munich, il est le témoin de la prise d’otage de la délégation israélienne. Le stade et l’histoire, la culture et le sport

https://www.fracbretagne.fr/fr/raymond-depardon-jeux-olympiques-exposition-rennes-2024/

=>Son œil dans ma main
Raymond Depardon et Kamel Daoud et Claudine Nougaret / Algérie 1961 & 2019 (Salle Anita Conti)

Raymond Depardon, alors tout jeune photographe, réalise l’un de ses premiers reportages en 1961 dans l’Algérie d’avant l’indépendance. En 2019, celui qui est devenu entre-temps un des plus grands photographes de son temps, retourne en Algérie, où il se lie d’amitié avec l’écrivain algérien Kamel Daoud. Ensemble, ils créent un livre et une exposition mêlant les photographies de l’un aux textes de l’autre. Ils dressent un pont entre deux époques d’un même pays, témoignent de ses turbulences et de sa beauté.

https://www.leschampslibres.fr/expositions/raymond-depardon/

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