« Nous parlons des lieux, zones, régions, villes ou contrées de manière subjective et sensible. Nous animons une notion intuitive face à la matière dure ou molle, résistante ou pétrissable, imaginaire. Là, où la pédologie inscrit un protocole de recherche d’informations, nous inscrivons une subjectivité. Au travers d’un même travail de cartographie, de recensement et une rigueur d’exécution, nous cherchons à révéler l’image poétique de la matière. Le changement d’état, l’acte collectif et le présent comme outil de mesure nous permettent d’appréhender l’environnement et sa composition. D’une matière brute nous développons notre travail jusqu’à la construction archaïque d’objets utilitaires.
La Cartographie est l’acte fondateur de notre recherche. Elle ouvre notre déambulation et guide nos premiers regards sur un lieu. Nous avons développé un procédé archaïque pour pouvoir imprimer en sérigraphie la matière prélevée, inspiré des origines asiatiques de l’estampe.
Nous transformons la matière en pigment, par différents moyens, lorsque nous estimons ce pigment imprimable, nous le mélangeons à un amidon de riz pour coller la matière au papier. Nous l’imprimons à l’aide de la sérigraphie et annotons les coordonnées longitude-latitude du prélèvement. S’ensuit une série de « points » qui par leur textures, teintes, réactions révèlent la matérialité fondamentale d’un lieu à un temps précis. Chaque point est tiré entre 6 et 10 exemplaires, numérotés et géo-localisés. »
A Saint Pierre, ils ont mené deux axes de travail : un atelier ouvert au grand public et des recherches et création personnelles pour enrichir leur « cartographie » et produire une couverture pour l’ouvrage sur la biodiversité de l’Archipel.
L’atelier ouvert au public :
Le lieu culturel du Lab 97 qui avait ouvert ses portes dans le centre de Saint-Pierre pour l’été 2018 a accueilli cet évènement. Le Lab 97 était un lieu d’exposition, de diffusion, de création, de sensibilisation à la transition écologique, aux nouvelles méthodes de transmission... Nous remercions la directrice du lieu et son équipe pour leur accueil. Les Concasseurs ont pu entreposer leur matériel, de mettre en place leur atelier pendant la durée de leur séjour et trouver un public enthousiaste.
L’atelier fut vite complet. Il s’est déroulé sur une journée entière :
Le principe de l’atelier consistait à permettre aux participants de fabriquer un objet imprimé à partir d’éléments naturels récoltés ensemble. Tous ont été initié au procédé de sérigraphie. La journée s’organisait en 3 phases :
1/ Déambulation : Le Concasseurs et les participants partent en promenade dans un lieu identifié à l’avance par les artistes dans le but de récolter de la matière naturelle à partir de laquelle ils pourront produire des encres.
2/ Concassage : Retour à l’atelier. Analyse de la récolte. Essais et fabrication de l’encre naturelle.
3/ Archivage ou Fabrication d’une affiche par le procédé de Sérigraphie.
Chaque participant est reparti chez lui avec une affiche réalisée.
Créations :
Les Concasseurs ont réalisé une petite édition de toutes les encres naturelles. Ils ont ainsi enrichi lors de ce séjour saint-Pierrais leur « inventaire cartographique » :
https://www.facebook.com/concasseurs/?__tn__=kC-R&eid=ARBvxFuGG1Wpvy1ebNM1iMVVAUGyx4LGPleEXyl3s6eCvJH8LbH9HRAp95Hee-FA84eCqfDPFkulj3Tp&hc_ref=ARRiehNIt-ImQh6eXRVc1WyWLbrz3iwQI24h4chtjhh1_WEko2wCtSCX4ynI8KGE9N0&fref=nf&__xts__[0]=68.ARBOkcEKIGDPt_QdJdeYiY-dVVwZzR17Jvu5MS0r7I14PuRub_9OZqDH-Xwn_OkRw_6hIdOTIqwa9IhsmcgNePzViy8mQ6WUfT9VkYOLQde_XrZLFdrZbAizQ3hQhnx8ZSCF7dS5TPpIZGAQgfn8bY7unTy-uQquNFbsouiQQ69d4Y6txi5LM-I7VZjFdq7G8ndI6P_3tAjmCvaULZspbZqaQDw
Les Concasseurs seront sollicités pour réaliser la couverture de l’édition de l’ouvrage sur la Biodiversité de l’archipel à partir des images, des traces, des aplats d’encres produits sur place.
La résidence des Concasseurs est organisée et coordonnée par KUUUTCH et FOVEARTS.
Elle bénéficie du soutien du Laboratoire BeBEST et de la DCSTEP de Saint Pierre et Miquelon.