EXPOSITION - « H+ Transhumanisme(s) » de Matthieu Gafsou

vendredi 9 octobre au dimanche 1er novembre 2020

H+ Transhumanisme (s)

H+ traite du transhumanisme, un mouvement qui prône l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Certains considèrent ce mouvement comme un phénomène « neutre », logique au vu des avancées scientifiques. On peut aussi considérer qu’il s’agit d’une nouvelle forme de spiritualité, dégagée du poids des religions et qui érige l’humain en animal tout puissant. D’autres enfin y voient une forme d’adoration de la technique et de l’individu, signes d’une mégalomanie fautive.

Entre les adeptes de l’homme-machine (le cyborg), les tenants d’un abandon du corps et du transfert de l’esprit dans un ordinateur ou encore les partisans d’une médecine qui vaincrait le vieillissement, le transhumanisme véhicule des projections diverses, dont les signes existent déjà. Des prothèses à la nourriture-médicament en passant par les implants ou l’interaction humain-machine, on découvre que notre société a déjà fait le pas de considérer le corps comme une machine modifiable à loisir.

H+ est une enquête philosophique, qui documente et questionne. Les photographies sont peu contextualisées et elliptiques. La sécheresse formelle, mariée à la simplicité des compositions, permet de saisir la vision d’un humain détaché de sa chair. Prises isolément, les images déroutent plus qu’elles n’explicitent. C’est mises en réseau qu’elles tissent la toile d’une histoire. Artificielles, les photos ressemblent à leur sujet : on ne sait plus si c’est le vivant qui s’éteint en devenant machine ou si l’inanimé prend vie. Cette série parle donc de notre corps, de notre quotidien et de notre rapport à la technique autant qu’elle ouvre sur des perspectives d’avenir. H+ ne donne aucune réponse mais peut fonctionner à la fois comme un outil pour penser une question essentielle de notre présent et comme un espace poétique qui nous confronte à l’absurde de notre finitude.